Texte rédigé par le syndicat des enseignantes et enseignants du cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu, paru dans le journal syndical Le Point-Virgule, 20 avril 2018.
Depuis 2014, le ministère se penche sur la révision du programme de Sciences de la nature (200.B0).
Le programme de Sciences de la nature, tel que nous le connaissons actuellement, a été implanté en 1999. Bien qu’il ait, comme l’ensemble des programmes, été rédigé en suivant l’approche par compétences, c’est un programme qui se distingue entre autres par le caractère assez précis du devis ministériel. On trouve encore notamment des indications nationales sur le nombre d’heures par matière.
Loin d’être une contrainte, le caractère précis du devis permet une meilleure reconnaissance des cours par les universités et assure le caractère national du DEC. D’un bout à l’autre de la province, les étudiantes et les étudiants reçoivent le même enseignement, développent les mêmes compétences et peuvent accéder sans distinction autre que leurs performances aux mêmes cheminements universitaires.
En mars dernier, le nouveau programme élaboré par le ministère a été mis en consultation. Ce dernier demandait un retour de consultation pour le 27 avril. Le délai donné était ridiculement court si on considère l’ampleur des changements proposés. En effet, la proposition issue des travaux ministériels met de l’avant des changements substantiels au programme : ajout d’une discipline, diminution du nombre minimal d’heures pour plusieurs disciplines, modifications importantes des compétences, mais surtout, décentralisation des décisions.
Les modifications proposées auront des impacts divers, qui vont de la gestion des ressources et des tâches à la mobilité étudiante, en passant par la pertinence du matériel pédagogique produit par les maisons d’édition et les défis liés aux cheminements atypiques.
Localement, les enseignantes et les enseignants de la formation spécifique du programme actuel se sont penchés sur le nouveau devis et le mécanisme de consultation proposés. Plusieurs inquiétudes ont été exprimées lors des échanges, inquiétudes qui trouvaient écho dans les instances de la FNEEQ. Une rencontre a donc eu lieu avec les représentantes et représentants des programmes des cégeps affiliés à la FNEEQ le 28 mars dernier. Lors de cette rencontre, une déclaration commune a été adoptée, déclaration que nous avons localement entérinée le 5 avril dernier.
Fait intéressant à signaler, d’importantes réserves ont également été exprimées par la Fédération des cégeps dans ce dossier.
Devant la grogne, la ministre David a accepté de prolonger le délai de consultation. Une première manche a été gagnée, mais tout reste à faire. Le devis reçu en mars témoigne de la volonté du ministère de décentraliser les diplômes. Nous ne pouvons y voir qu’une tentative de plus pour déstructurer le réseau collégial. Nous avons gagné du temps. Il reste maintenant à tout mettre en œuvre pour s’assurer que la prochaine mouture du programme de Sciences de la nature serve les intérêts des étudiantes et des étudiants.